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Onze semaines sont passées sans que nous ayons eu le droit de nous rassembler, sans un vrai culte. Les uns ont profité pour bien nourrir leur homme intérieur par la parole de Dieu et ont hâte de retrouver la communion fraternelle. Les autres ont repris certaines vieilles habitudes du vieil homme et auront de la peine à retrouver le chemin de l’église. Certains ont pris conscience que les misères du monde sont grandes. Par exemple, que chaque année plus de 400 000 meurent du paludisme et que tous les jours 25000 meurent de faim. Quel privilège avons-nous de connaître Celui qui a créé toutes choses, qui gère tout et est tous les jours avec nous ! Il y en a pourtant qui ont prié pour que le Seigneur les protège de la peste, mais ils ont été contaminés et certains sont décédés. D’autres se sont nourris de discours complotistes, ou encore ont critiqué les hommes politiques. Parmi ces derniers, certains sont sincères, servent leur pays, d’autres animés par le dieu de ce siècle, profiteurs, dictateurs...C’est ainsi que nous les cataloguons ou jugeons. Qui les a choisis ? Les électeurs ? L’apôtre Paul nous apprend qu’il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, que toutes sont instituées par lui (Rm 13,1). Il a respecté les autorités. Il a même fait appel à César, Néron à ce moment-là, ce cruel persécuteur des chrétiens. Dans l’histoire de Job, nous apprenons que Dieu a permis au diable de faire beaucoup de mal à son serviteur Job. Vu d’en bas, du point de vue des hommes, c’est difficile à comprendre. Vu du diable, c’est une tentation ayant pour but d’amener Job au naufrage de sa foi. Mais vu d’en haut, de Dieu, c’est un test, dans le but de faire progresser Job dans la foi et la connaissance de Dieu. Quand Dieu agit, d’une manière peu compréhensible pour nous, c’est avant tout pour le bien de ses enfants et pour le salut de ceux qui le cherchent. Dieu agit de même dans les derniers temps. Par exemple, tout ce que la Bête, l’antichrist fera, lui aura été "donné", permis par Dieu (Ap13,5+7+15). Il recevra le pouvoir sur le monde entier et le pouvoir de faire la guerre aux saints pour les vaincre. Nous ne pouvons pas changer le plan général de Dieu. Même pas par nos prières. Bien sûr, Jésus a dit aux disciples de prier pour que cela n’arrive pas en hiver (en 70 lors de la destruction de Jérusalem par les Romains), et les disciples qui ont pris à cœur l’avertisse- ment, ont préparé ce moment dans la prière et ont pu fuir... Les Israélites par exemple ont toujours encore un voile sur leurs cœurs (2 Co 3,15). Mais Dieu a son plan pour eux, le salut, quand Jésus reviendra et qu’ils reconnaîtront leur Messie. Jusque-là la parole nous montre qu’ils doivent encore beaucoup souffrir. Donc si tout est écrit et fixé, ce n’est plus la peine de prier ou d’évangéliser ? Si ! Le Seigneur nous a appelés à être des pêcheurs d’hommes, à jeter le filet de la bonne nouvelle sur tous les hommes. Jésus est venu premièrement pour le peuple de Dieu. Mais ils ne l’ont pas accueilli. Seuls "quelques-uns" ont cru et l’ont servi. C’est aussi pour d’autres "quelques-uns" que nous prions et évangélisons de nos jours, puisque nous savons que Dieu a encore un peuple nombreux dans notre ville (Ac 18,10). Jésus nous envoie comme des brebis parmi les loups (Mt 10,16). Une brebis peut seulement faire face à un loup quand son berger est avec elle. Jésus, notre Bon Berger, a promis d’être avec nous jusqu’à la fin du monde. Notre première tâche en toutes choses est de ne pas nous éloigner de lui, d’être attaché à lui comme le sarment au cep. C’est alors que chacun de nous peut devenir utile dans l’accomplissement du plan de Dieu sur la terre, et pour sa propre vie. Chacun peut alors accomplir les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance pour lui (Ep 2,10). Nous n’avons pas besoin de comprendre et d’expliquer ce qui se passe dans le monde. Mais nous suivons l’exhortation de Jésus : « Veillez et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper » (Lc 21,36). Comment avoir cette force ? Certainement pas en ayant une grande connaissance biblique théorique. Mais en veillant d’abord chacun sur lui-même, sur son propre salut, c’est-à-dire sur sa communion intime avec Dieu. C’est alors que nous discernons les signes des temps, que nous pouvons amener "quelques-uns" au salut par Jésus et travailler avec lui, jusqu’à ce que le dernier de "la ville" soit sauvé. Nous pourrons échapper aux ruses du diable si celui-ci n’a plus rien en nous (Jn 14,30). Alors nous pourrons dire avec Paul : « je ne fais aucun cas de ma vie » (Ac 20,24), sachant que plus rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu et que toute notre vie servira à la gloire de Dieu et à l’avancement de son règne. La seule condition : persévérer jusqu’à la fin (Mt 24,13).